L'aviation alliée a commencé à obscurcir le ciel de la région et à déverser ses projectiles meurtriers, le jeudi 20 avril 1944. Les bombardements vont se succéder jusqu'au 13 août 1944.
Le 10 mai 1944, Limay a eu à déplorer sa première victime. Ce jour-là, les ponts des voies ferroviaires étaient visés. Malheureusement, Pierre Questel, maraîcher de Limay, travaillait au lieu dit "Les Valleyris" lorsqu'une bombe a été larguée sur le secteur, ne lui laissant aucune chance... La mention Mort pour la France lui sera accordée.
Les Alliés préparent le Débarquement, il faut absolument détruire les voies de communication... Le dimanche de Pentecôte 28 mai 1944, les bombes sont larguées sur les ponts et autres infrastructures. Lorsque le pont d'Argenteuil est visé, des bombes, un peu perdues, vers 16 heures, viennent tuer, au numéro 49 du boulevard Langlois, et causer des dégâts matériels à la Roseraie. Les victimes du 28 mai recevront la mention Mort pour la France. Cependant, le pont de Mantes, bien que ses abords aient été très touchés, restent debout... cela ne présage rien de bon...
Deux jours plus tard, sous un ciel radieux, l'alerte est, une fois de plus, donnée. Ce 30 juin 1944, vers 11 h 30, un vrombissement terrible, suivi du bruit d'explosions invraisemblables glacent le sang des habitants restés à Limay. Le pont de Mantes est enfin atteint ! Il semblerait qu'un nuage de poussière aie masqué la destruction du pont et une autre vague de bombardier va survoler la zone, larguer ses projectiles et ravager une grande partie du centre-ville de Mantes. Ce n'est pas encore la fin... une troisième vague surgit... c'est sans doute le pont de Limay qui est visé, mais c'est le centre-ville qui a été touché ; tout ce qui se trouvait entre la rue de Paris et la rue Jules Ferry est dévasté... une bombe a heurté le clocher de l'église Saint-Aubin, n'explose pas, mais éventre le cimetière... Les victimes sont nombreuses. Parmi elles, une famille entière qui avait fui Mantes-la-Ville pour se réfugier à Limay. Les sœurs Chisko(1) devront attendre le 16 janvier 1947, jour de l'audience du tribunal civil de Mantes, pour que leur décès soit fixé au 30 juin 1944.
Ce ne sera que le 12 août 1944 que les habitants de Limay aperçurent les premiers Allemands en retraite. Dans les jours qui vont suivre, le mouvement va s'amplifier... Les fuyards ne peuvent pas franchir la Seine, la tension monte... Sur la rive gauche, les Alliés approchent vite...
Dans la matinée du 19 août, les Américains sont à Mantes... Leur artillerie, postée à Magnanville, tire sur le château des Célestins où les Allemands se sont repliés...
Dans la nuit du 19 au 20 août, une patrouille américaine franchit la Seine et s'installe sur la place du Pont-Neuf. Un soldat américain sera tué, accidentellement, le 20 août ; une plaque sera posée en son souvenir.
Dans la journée, le parc des Célestins est repris par les Américains, les tués allemands sont chiffrés à une trentaine.
Dans la soirée, de nombreux Américains, grâce à un pont de bateaux, franchissent la Seine. La contre-attaque allemande échouera, en l'espace de deux ou trois jours, une vingtaine d'avions allemands seront abattus dans la région.
Catherine Livet
(1) La famille Chisko est à retrouver dans le tome 2 de "Les Poilus de Limay"
Le texte est sous la licence : selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modificationl. Il reste la propriété exclusive de Catherine Livet dont le nom doit obligatoirement être mentionné.
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