mardi 20 septembre 2022

Journées du Patrimoine : Les Célestins de Limay

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Laissons derrière nous les bords de Seine, traversons précautionneusement les grandes artères et faufilons-nous vite dans les rues anciennes qui nous parlent de l’histoire de Limay dans les Yvelines. Nos regards se portent sur les hauteurs de la ville où domine une grande bâtisse carrée qui est nommée « château des Célestins »… N’est-il pas normal pour des moines portant un nom si évocateur de vouloir bâtir leur maison sur les hauteurs, au plus près de la voute céleste ? A dire vrai, d’autres raisons ont fait qu’il y a longtemps… très longtemps, une communauté religieuse s’est établie dans le village… Fermons les yeux, oublions ce château… concentrons-nous, tentons de nous souvenir de nos manuels scolaires… voilà, nous y sommes presque… des réminiscences d’histoire de France assaillent nos neurones… Les Valois, les Plantagenêts… la guerre de Cent ans… Charles V… le mythique chevalier Du Guesclin… Mais oui, nous y sommes totalement… en plein Moyen Age ! Et oui, il y avait des Anglais sur ce territoire dont nous parlons… Charles V dit « le Sage », est le premier fils de roi à porter le titre de Dauphin, il est le fils de Jean dit « le Bon » ; Charles II de Navarre qui sera appelé « le Mauvais » réclame, entre autres choses, le trône de France, il a de grandes possessions en Normandie, il s’allie pendant quelques années avec les Anglais dont le roi, Edouard III Plantagenêt, a aussi revendiqué le trône de France et c’est même, pour un temps, proclamé roi de France, ce dernier a pour fils Edouard qui restera dans l’histoire sous le nom de « Prince noir » et qui infligera une cruelle défaite aux Français, en 1356...

[...] 

Charles V charge Bertrand Du Guesclin de reprendre la vallée. Le chevalier fait le siège de Rolleboise également aux mains des Anglais mais il s’avère que la prise de cette forteresse ne va pas se faire en un jour alors, dans le même temps, il est décidé de prendre la ville de Mante...

 [...] 

Laissons là ces querelles et profitons du calme revenu à Limay car la paix ne va pas durer et les Anglais reviendront, dans quelque temps, arpenter le village… 
En attendant, regardons encore les hauteurs sur lesquelles se trouve notre château des Célestins… Avant qu’il ne soit construit, il y avait déjà quelques habitants qui vivaient dans une saine solitude près de la source vitale qui s’appelle la Carrelée qui alimenta Mante incapable, repliée derrière ses murs, d’être autonome pour ses besoins primordiaux.  Cette présence humaine est attestée dès l’an 1363 et confortée en 1367 par l’érection d’une chapelle en l’honneur de Sainte-Christine. Charles V, désireux d’installer des moines Célestins dans la région, en acquit les droits ainsi que ceux sur ses dépendances. Il dédie le monastère à la Sainte Trinité qui est dès lors symbolisée par trois fleurs de lys indissociables.

La charte qui régit la fondation du monastère des Célestins à Limay revêt une importance particulière puisqu’elle précise l’emploi des trois fleurs de lys qui deviendront le symbole officiel du royaume de France… 

Charte de fondation des Célestins de Limay (1)

 A suivre,

Catherine Livet

Vers les sources de Limay

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Crédit photo : (1) Archives départementales des Yvelines - Clergé régulier XIIe-XVIIIe - Cote 41 H 1-78

dimanche 18 septembre 2022

Journées du Patrimoine : Les ponts entre Limay et Mantes

 

Moulins, pêcheries, etc.

Vieux Pont et pont Perronet

Seine, quais, gel et inondations

[...]
 
D'après gravure : vue de 1787 (1)
Concentrons-nous, forçons notre mémoire, souvenons-nous des gravures, des films... que nous avons pu voir et imaginons notre bon vieux pont grouillant de vie... les charrettes, les carrosses, les voitures à bras, les cavaliers, les piétons et même les gens d'armes qui, depuis le Moyen Âge, se rendent d'un point à un autre du royaume... se croisent, se dépassent pendant que les mariniers manœuvrent de main de maître,

serpentent entre les bateaux, se faufilent entre les pieux sur lesquels reposent les constructions qui s'accrochent de tout leur poids sur le pont comme ces maudits moulins qui sont si utiles à certains et qui sont si gênants pour d'autres... une chose est sûre encore de nos jours, il est évident que meuniers et bateliers ne faisaient pas bon ménage... Accidents et accrochages sont monnaie courante tant au-dessus qu'en dessous du pont, on s'invective, on s'injurie...
Mais bien d'autres sujets de discordes existent encore comme les droits de péage, ceux sur l'exploitation des pêcheries... on réclame, on se plaint, on fait dresser procès-verbal sur procès-verbal... 

Il est déjà si vieux ce bon pont... il rend pourtant tant de services aux habitants de Mante comme à ceux de Limay... il faut continuellement l'entretenir, le réparer...  Il paraît que, déjà, en 1658, deux maîtres généraux des œuvres de maçonnerie et de charpenterie des bâtiments du Roi alertaient ainsi : "... dix-sept arches nécessitent des travaux immédiats : voussoirs à remettre, avant becs à rebâtir, parapet de pierre de taille à poser, voûtes à refaire, etc."


Malgré les protestations, le pont du côté de Mante va tout de même être démantelé ; la fondation va débuter en 1757 sous la direction de l’ingénieur Hupeau mais voilà que les travaux vont cesser en 1759 à cause de la guerre de 7 ans qui oppose le Royaume de France aux Anglais  -pas que mais c’est une autre histoire- et puis, Monsieur Hupeau décède et voilà que Jean Rodolphe Perronet est nommé premier ingénieur du roi… le pont de Mante sera sa première réalisation à ce titre et les travaux vont reprendre, par la grâce de Dieu, en mars 1764 : «  … L’an 1764, au commencement du mois de mars, l'on a repris la construction du pont laissée au mois de décembre 1759. [...]

A bientôt !

Catherine Livet 

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Crédit photo : (1) Reproduction de gravure. Légende : "Vue prise sur les bords de la Seine du pont de Mantes à 12 lieux de Paris en 1787" - Fonds iconographique de la Commission des antiquités et des objets d'art. Cote 2F 160/5 - Archives départementales des Yvelines - Adaptation pour Becklivet

samedi 17 septembre 2022

Journées du patrimoine : les sources

Crédit photo 1
Crédit photo 2

Des coteaux de Limay, bruissante, jaillit la vie. Les habitants s'abreuvent, sans restriction, à la source, conscients de posséder la plus grande des richesses : l'eau ! Pure et abondante, elle coule, joyeuse et généreuse... pour les habitants de Limay, au contraire des habitants de l'autre côté de la Seine, car Mantes ne peut qu'envier une telle opulence... Les sources n'aiment pas la rive gauche et la ville, si proche et si rivale, claquemurée, restera longtemps, pour son approvisionnement en eau potable, dépendante de Limay qui respire à pleins poumons et étanche sa soif à l'envie. 

Limay, fière, indépendante, libre comme le loup dans les grands espaces, face à Mantes, obéissante, dépendante, repliée derrière ses enceintes comme le chien réfugié à la niche...

L'histoire de la distribution de l'eau n'a pas été pour autant un long fleuve tranquille... Un jour, elle vous sera contée...

L'abreuvoir de la carte postale ci-dessous était situé en bas de la rue de la Faïencerie, au croisement de la rue des Saules et de la rue Blancagneau (aujourd'hui rue Clémenceau).

Jeu des 7 différences 

Retrouverez-vous les 7 différences entre la photo du haut et celle du bas ?

Solution du jeu

A bientôt !

Catherine Livet 

Vers les ponts entre Limay et Mantes

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Crédits photos : Photo 1 :  Congerdesign et Mohamed_Hassan pour Pixabay, modifiées par Becklivet - Photo 2 : couleur-1195798 pour Pixabay - Photo de l'abreuvoir : Montage Becklivet