Le 22 décembre 1641, Maximilien de Béthune, duc de Sully, également, entre autres titres, marquis de Rosny (sur Seine), meurt à Villebon, en Eure-et-Loire.
Il était né le 13 décembre 1559, probablement au château de Beuron, car les bâtiments de Rosny, pas très éloignés, n'étaient pas en état d'être habités à cette époque.
C'est certainement vers 1595 que Maximilien de Béthume fait élever des bâtiments neufs sur l'emplacement d'une ancienne demeure fortifiée.
Militaire, protestant, compagnon et conseiller d'Henri IV, il avait prévu, lorsqu'il était, en 1599, grand voyer de France (responsable, entre autres choses, des routes royales) de faire faire une beauté à notre bon vieux pont de Limay (de Mantes). Mais les travaux ne seront réalisés que bien plus tard, après l'assassinat d'Henri IV (1610).
Le château de Rosny reste un certain temps la propriété d'un représentant de la famille de Béthune puis il passe entre plusieurs mains avant d'être racheté, en 1818, par le duc de Berry et son épouse.
D'importants travaux de remaniements sont alors entrepris par Marie-Caroline, veuve du duc de Berry assassiné le 14 février 1820, mais la duchesse sera contrainte à l'exil en 1830 ; elle ne reviendra pas à Rosny cependant, l'ombre du présumé fils du duc de Berry et d'Amy Brown, dont l'existence poserait bien des problèmes, rodera sur le Mantois.... mais, je vous en parlerai une autre fois...
La grande page suivante de l'histoire du château de Rosny s'écrit avec la famille Lebaudy qui fait l'acquisition de la propriété en 1869.
Les Lebaudy tiennent leur fortune de l'industrie sucrière, mais ils marqueront les esprits pour bien d'autres raisons comme :
la politique,
la chasse à courre ou encore
"Le Jaune", le dirigeable que les frères Lebaudy font voler pour la première fois, à partir de Moisson, à une dizaine de kilomètres de Rosny, en novembre 1902.
Voici un extrait du tome 1 de "Les Poilus de Limay" où j'évoque le fameux dirigeable :
À bientôt pour un nouvel épisode de l'histoire de Limay et des environs.
Catherine Livet
"Les Poilus de Limay" Tome 1 Livre 16 x 24 cm - Dos carré collé - 337 pages - Nombreuses illustrations - Auteur : Catherine Livet pour la
collection "Destins d'ancêtres" de Becklivet - Imprimerie Messages Sas. ISBN
9782493106018 - Dépôt légal mars 2022 - Sortie le 29 mars 2022
Vous pouvez vous procurer "Les Poilus de Limay"
auprès de votre libraire préféré ;
en téléchargement, pour la version numérique, sur Amazon ;
en
me rendant visite 6 rue de l'Eglise 78520 Limay (Je suis généralement
présente les après-midis, du lundi au vendredi) ou en le commandant à ma
maison d'édition : LIBRAIRIE
Vous pouvez également emprunter "Les Poilus de Limay" à la médiathèque de Limay.
Le 21 décembre 1911, avait lieu le premier hold-up motorisé de l'histoire. Le préfet Lépine identifie les gangsters qui n'ont pas fini de faire parler d'eux... Nous connaissons encore bien la "Bande à Bonnot".
Il me vient l'envie de vous raconter l'histoire du cambriolage du bureau des postes de Limay.
Le matin du 08 décembre 1911, un homme arrive au 28 rue Nationale à Limay ; c'est l'adresse du bureau
des postes depuis le 10 janvier. Cet homme est venu apporter le courrier arrivé pendant la nuit à "Mantes-Gare" mais, lorsqu'il s'approche de la porte, il constate qu'elle est ouverte... Il file ventre à terre chercher la receveuse, Melle Lecoq, qui loge à une encablure. Elle accourt et ne peut que confirmer que le bureau vient d'être cambriolé.
Après avoir remis un peu d'ordre, Melle Lecoq dresse l'inventaire, très précis, de ce qui a été volé.
Les gendarmes, puis M. Mouliet, commissaire de police et M. Grévin, brigadier, ouvrent l'enquête... Impossible de retrouver les coupables... qui seraient au nombre de trois...
Ce n'est qu'après sa mort, le 15 mai 1912 - après l'assaut donné contre la maison de Nogent-sur-Marne où il était retranché avec son complice René Valet - grâce à un carnet retrouvé sur lui, que la justice pourra déterminer qu'Octave Garnier, de la bande à Bonnot, était l'un des auteurs du cambriolage du bureau de poste de Limay et du vol commis le lendemain, 09 décembre 1911, dans la maison de M. Trochu, rue d'Alsace à Mantes.
Garnier, né le 25 décembre 1889 à Fontainebleau, était parti en Belgique pour échapper au service militaire ; il y était recherché pour cambriolage, vol d'une voiture avec meurtre du chauffeur, etc. Il était déjà associé à Valet et était recherché, au même titre que Jules Bonnot, pour vol qualifié en mars 1911.
Il rentre alors en France, avec sa maîtresse, Marie Vuillemin dite "Marie la Belge" qui, bien qu'arrêtée en mai 1912, sera acquittée et remise en liberté à l'issue du procès de la bande à Bonnot, en février 1913.
À bientôt pour un nouvel épisode de l'histoire de Limay.
Catherine Livet
"Les Poilus de Limay" Tome 1 Livre 16 x 24 cm - Dos carré collé - 337 pages - Nombreuses illustrations - Auteur : Catherine Livet pour la
collection "Destins d'ancêtres" de Becklivet - Imprimerie Messages Sas. ISBN
9782493106018 - Dépôt légal mars 2022 - Sortie le 29 mars 2022
Vous pouvez vous procurer "Les Poilus de Limay"
auprès de votre libraire préféré ;
en téléchargement, pour la version numérique, sur Amazon ;
en me rendant visite 6 rue de l'Église 78520 Limay (Je suis généralement présente les après-midis, du lundi au vendredi) ou en le commandant à ma maison d'édition : LIBRAIRIE
Vous pouvez également emprunter "Les Poilus de Limay" à la médiathèque de Limay.
Crédit photos : Liste des objets volés à la poste de Limay : Producteur du document : État/Service régional de police judiciaire de Versailles - Lieu de conservation : Archives départementales des Yvelines - Cote 1373W 1 - Licence ouverte. Portrait Octave Garnier : Domaine public, photo prise lors d'une arrestation de Garnier, probablement en 1908. - Poste de Limay : Tout droit réservé.
Laissons derrière nous les bords de Seine, traversons
précautionneusement les grandes artères et faufilons-nous vite dans les
rues anciennes qui nous parlent de l’histoire de Limay dans les
Yvelines. Nos regards se portent sur les hauteurs de la ville où domine
une grande bâtisse carrée qui est nommée « château des Célestins »… N’est-il pas normal pour des moines
portant un nom si évocateur de vouloir bâtir leur maison sur les
hauteurs, au plus près de la voute céleste ? A dire vrai, d’autres
raisons ont fait qu’il y a longtemps… très longtemps, une communauté
religieuse s’est établie dans le village… Fermons les yeux, oublions ce
château… concentrons-nous, tentons de nous souvenir de nos manuels
scolaires… voilà, nous y sommes presque… des réminiscences d’histoire de
France assaillent nos neurones… Les Valois, les Plantagenêts… la guerre
de Cent ans… Charles V… le mythique chevalier Du Guesclin… Mais oui,
nous y sommes totalement… en plein Moyen Age ! Et oui, il y avait des
Anglais sur ce territoire dont nous parlons… Charles V dit « le Sage »,
est le premier fils de roi à porter le titre de Dauphin, il est le fils
de Jean dit « le Bon » ; Charles II de Navarre qui sera appelé « le
Mauvais » réclame, entre autres choses, le trône de France, il a de
grandes possessions en Normandie, il s’allie pendant quelques années
avec les Anglais dont le roi, Edouard III Plantagenêt, a aussi
revendiqué le trône de France et c’est même, pour un temps, proclamé roi
de France, ce dernier a pour fils Edouard qui restera dans l’histoire sous le nom de « Prince
noir » et qui infligera une cruelle défaite aux Français, en 1356...
[...]
Charles V charge Bertrand Du Guesclin de
reprendre la vallée. Le chevalier fait le siège de Rolleboise également aux mains des Anglais mais il s’avère que la prise de cette forteresse ne va pas se
faire en un jour alors, dans le même temps, il est décidé de prendre la ville
de Mante...
[...]
Laissons
là ces querelles et profitons du calme revenu à Limay car la paix ne va pas
durer et les Anglais reviendront, dans quelque temps, arpenter le village…
En attendant, regardons encore les
hauteurs sur lesquelles se trouve notre château des Célestins… Avant qu’il ne soit construit, il y avait déjà quelques habitants qui vivaient dans une saine
solitude près de la source vitale qui s’appelle la Carrelée qui alimenta Mante
incapable, repliée derrière ses murs, d’être autonome pour ses besoins
primordiaux.Cette présence humaine est
attestée dès l’an 1363 et confortée en 1367 par l’érection d’une chapelle en l’honneur
de Sainte-Christine. Charles V, désireux d’installer des moines Célestins dans
la région, en acquit les droits ainsi que ceux sur ses dépendances. Il
dédie le monastère à la Sainte Trinité qui est dès lors symbolisée par trois
fleurs de lys indissociables.
La
charte qui régit la fondation du monastère des Célestins à Limay revêt une
importance particulière puisqu’elle précise l’emploi des trois fleurs de lys qui
deviendront le symbole officiel du royaume de France…
Concentrons-nous, forçons notre mémoire, souvenons-nous des gravures,
des films... que nous avons pu voir et imaginons notre bon vieux pont
grouillant de vie... les charrettes, les carrosses, les voitures à bras,
les cavaliers, les piétons et même les gens d'armes qui, depuis le Moyen Âge, se rendent d'un point à un autre du royaume... se croisent,
se dépassent pendant que les mariniers manœuvrent de main de maître,
serpentent entre les bateaux, se faufilent entre les pieux sur lesquels
reposent les constructions qui s'accrochent de tout leur poids sur le
pont comme ces maudits moulins qui sont si utiles à certains et qui sont
si gênants pour d'autres... une chose est sûre encore de nos jours, il
est évident que meuniers et bateliers ne faisaient pas bon ménage...
Accidents et accrochages sont monnaie courante tant au-dessus qu'en
dessous du pont, on s'invective, on s'injurie...
Mais bien d'autres sujets de discordes existent encore comme les droits
de péage, ceux sur l'exploitation des pêcheries... on réclame, on se
plaint, on fait dresser procès-verbal sur procès-verbal...
Il est déjà si vieux ce bon pont... il rend pourtant tant de services
aux habitants de Mante comme à ceux de Limay... il faut continuellement
l'entretenir, le réparer... Il paraît
que, déjà, en 1658, deux maîtres généraux des œuvres de maçonnerie et
de charpenterie des bâtiments du Roi alertaient ainsi : "... dix-sept
arches nécessitent des travaux immédiats : voussoirs à remettre, avant
becs à rebâtir, parapet de pierre de taille à poser, voûtes à refaire, etc."
Malgré les protestations, le pont
du côté de Mante va tout de même être démantelé ; la fondation va débuter
en 1757 sous la direction de l’ingénieur Hupeau mais voilà que les travaux vont
cesser en 1759 à cause de la guerre de 7 ans qui oppose le Royaume de France
aux Anglais-pas que mais c’est une
autre histoire- et puis, Monsieur Hupeau décède et voilà que Jean Rodolphe Perronet
est nommé premier ingénieur du roi… le pont de Mante sera sa première
réalisation à ce titre et les travaux vont reprendre, par la grâce de Dieu, en
mars 1764 : « … L’an 1764, au commencement du mois de mars,
l'on a repris la construction du pont laissée au mois de décembre 1759. [...]
Crédit photo : (1) Reproduction de gravure. Légende : "Vue prise sur les bords de la Seine du pont de Mantes à 12 lieux de Paris en 1787" - Fonds iconographique de la Commission des antiquités et des objets d'art. Cote 2F 160/5 - Archives départementales des Yvelines - Adaptation pour Becklivet
Des coteaux de Limay, bruissante, jaillit la vie. Les habitants s'abreuvent, sans restriction, à la source, conscients de posséder la plus grande des richesses : l'eau ! Pure et abondante, elle coule, joyeuse et généreuse... pour les habitants de Limay, au contraire des habitants de l'autre côté de la Seine, car Mantes ne peut qu'envier une telle opulence... Les sources n'aiment pas la rive gauche et la ville, si proche et si rivale, claquemurée, restera longtemps, pour son approvisionnement en eau potable, dépendante de Limay qui respire à pleins poumons et étanche sa soif à l'envie.
Limay, fière, indépendante, libre comme le loup dans les grands espaces, face à Mantes, obéissante, dépendante, repliée derrière ses enceintes comme le chien réfugié à la niche...
L'histoire de la distribution de l'eau n'a pas été pour autant un long fleuve tranquille... Un jour, elle vous sera contée...
L'abreuvoir de la carte postale ci-dessous était situé en bas de la rue de la Faïencerie, au croisement de la rue des Saules et de la rue Blancagneau (aujourd'hui rue Clémenceau).
Jeu des 7 différences
Retrouverez-vous les 7 différences entre la photo du haut et celle du bas ?
Saint Fiacre Ermite vivant il y a fort longtemps, dont on ne connaît pas très bien les origines, serait le fils d'un roi d'Ecosse ou d'Irlande qui serait arrivé en France. Il serait décédé en 670.
Fiacre s'était retiré dans la forêt
de Brie vers Meaux en Seine-et-Marne et avait fait de son ermitage un
hospice où il distribuait aux pauvres les fruits et légumes qu'il y
cultivait ; c'est ainsi qu'il est devenu le Saint des maraîchers et
autres jardiniers de l'Ile-de-France.
Les jardiniers et maraîchers de Limay fêtaient la Saint-Fiacre le dernier dimanche d'août (la fête officielle est fixée au 30 août).
La petite statue du saint 👉était sortie de l'église Saint-Aubin et promenée dans le village, à la tête d'une procession de chars.
La bannière des jardiniers de Limay était bien entendu en bonne place, comme ici, sur cette carte de 1905 👇
A très bientôt pour une autre visite à travers le temps à Limay, dans les Yvelines.
Laissons les Célestins sur leur hauteur et rallions-nous au panache blanc qui flotte au-dessus de la bataille, humons cette bonne odeur de poule au pot et souvenons-nous que labourage et pâturage sont les deux mamelles de la France… et oui, nous y sommes… Henri IV et son ministre Sully qui est un voisin puisqu’il est né ici à la toute fin de l’année 1559, à Rosny, sans doute même dans le château de Beuron qui se trouve à deux ou trois kilomètres de celui de Rosny qui ne semble pas avoir été en très bon état à cette époque ; c’est un calviniste convaincu et un grand familier de celui qui oscillera, en fonction des besoins du royaume, du protestantisme au catholicisme et qui, légende oblige, deviendra au fil des siècles notre « Bon roi ».
Regardons maintenant l’extrait de plan, dit napoléonien, ci-contre, il n’est donc pas de l’époque de Sully,
mais ce n’est pas grave, c’est juste pour situer précisément le lieu où nous nous trouvons à Limay pour aborder cette partie de son histoire. Nous nous trouvons donc à l’intersection de la rue des Capucins en haut de la carte et de la rue de la Truanderie dont une partie, à droite de la croix, était appelée rue de la Presche en référence aux protestants qui avaient installé leur lieu de réunions dans une grande maison située à cet endroit. Certains historiens avancent que Calvin en personne serait venu dans la région pour convertir les habitants, il aurait séjourné chez les seigneurs d’Hazeville, ce serait à Enfer, hameau de Wy qui n’était pas encore Joli-Village situé à une vingtaine de kilomètres de Limay, que Calvin aurait écrit une partie de « l’institution chrétienne » publiée à Bâle en Suisse en 1536… Quoiqu’il en soit, il semblerait que les premières assemblées se soient tenues à Limay dès 1560 sans doute de manière plutôt clandestine… date qui correspond tout de même plus ou moins à l’édit d’Amboise signé en 1563 entre le catholique duc de Montmorency, maréchal de France, et Louis de Condé, chef des protestants ; une grande liberté de conscience est octroyée aux protestants ainsi qu’une certaine liberté de culte limitée et très encadrée, notamment, les réunions ne doivent se tenir que dans le faubourg d’une seule ville par bailliage qui accueillera tous ceux du ressort qui le souhaiteront, pour la région, ce sera Limay. Cet édit sera suivi de beaucoup d’autres apportant des nuances, plus ou moins favorables aux protestants, jusqu’à celui de Nemours, signé en 1585, qui proscrit la liberté de conscience et donc, par la même occasion, celle du culte. C’est à Mante, en 1591, que cet édit dit de Nemours sera annulé.
En 1594, catholique depuis son abjuration du 25 juillet 1593 en la basilique de Saint-Denis Henri IV assiste, à Mante, à une réunion de députés calvinistes à qui il aurait déclaré que sa conversion n’avait rien changé à l’affection qu’il leur portait. En 1598, le fameux édit de Nantes est signé… tout va donc bien pour les quelques familles protestantes de Limay et des environs… jusqu’à ce qu’un certain Ravaillac ait l’idée - à moins qu’on ne la lui ait soufflée - de planter une dague dans le cœur tolérant d’Henri IV en ce 14 mai 1610…
Livre 16 x 24 cm - Dos carré collé - 337 pages - Nombreuses illustrations - Auteur : Catherine Livet pour la
collection "Destins d'ancêtres" de Becklivet - Imprimerie Messages Sas. ISBN
9782493106018 - Dépôt légal mars 2022 - Sortie le 29 mars 2022
Dans
le plus grand silence possible, dans la nuit du 09 au 10 novembre, Georges et
tous les autres s’affairent. L’obscurité et le froid brouillard qui règne permettent
de jeter aussi discrètement que possible des planches sur ce qui reste du
barrage détruit pour improviser une passerelle. Le 415e passe ainsi,
sur le point de franchissement qui lui a été assigné, tout entier mais
malheureusement, il n’en est pas de même, un peu plus loin,pour le 142e régiment d’infanterie
qui se retrouve bientôt incapable de progresser tout comme le régiment qui
devait passer à un autre point.
Lorsque
le brouillard se lève au milieu de la matinée, les Allemands ouvrent un feu
permanent sur les différents points de franchissement qui avaient été préparés
empêchant toute traversée aux deux régiments en retard mais aussi… rendant
impossible un repli par le 415e dont les trois bataillons se
trouvent alors face à un ennemi fort de cinq régiments armés de mitrailleuses
lourdes et dotés d’une puissante artillerie qui entre en action avant que les
tirs allemands de mitrailleuses se déchaînent contre le 415e qui
doit se replier et trouver refuge devant la voie ferrée qui se trouve là… la
situation est critique et une compagnie se retrouve réduite à une poignée
d’hommes… L’enfer dure jusqu’à ce que, vers 18 heures, la nuit tombe apportant
avec elle une certaine accalmie dont les désespérés survivants du 415e
profitent pour se regrouper.
20 octobre 1917
Victor Edmond Moussard
[...] Après
les affrontements de la veille, la matinée est particulièrement calme,
l’après-midi se déroule sans incident… vers 21 heures une patrouille du 35e
d’Infanterie, [...] se heurte [...] à une patrouille allemande… [...] 22 heures, une
patrouille [...] reconnaît les abords d’une
batterie allemande [...] rien à signaler… Mais voilà que,
brusquement, violemment, tous se tournent vers le quartier de droite [...] il est 0 h 15 et un méchant tir vient
d’être déclenché [...] le sous-lieutenant Billoque se bat comme un lion… [...] Il ressort du récit
du prisonnier que c’est une troupe d’élite qui avait préparé et exécuté ce coup
de main qui a avorté grâce à la vigilance, l’énergie et le superbe courage des zouaves…
dont quatre sont tués et trois blessés et il faut déplorer deux disparus et
parmi les tués de ce jour, le caporal Moussard, notre Victor Edmond…
14 octobre 1916 En cette fin d’année 1916, dans les ruines qui racontent la brutalité des combats passés, le secteur apparaît maintenant bien calme ; d’ailleurs, le 14 octobre, il n’y a rien de particulier à signaler… c’est la routine qui semble s’être installée… Charles Deflesselle, avec la 1ʳᵉ compagnie de mitrailleuses, monte aux avant-postes pendant que les hommes de la 2ᵉ compagnie qui tenaient les positions avancées jusque-là, se rendent au cantonnement de repos [...] C’est là que, tout compte fait, il y a quelque chose à signaler : un homme est blessé et le soldat Deflesselle Charles est tué. Mort pour la France le 14 octobre 1916 à La Butte du Mesnil dans la Marne [...]
09 octobre 1918, le décès d' Armand Arteil est transcrit sur les registres de la mairie de Limay, dans les Yvelines. Mort pour la France ! le 1ᵉʳ septembre 1917. Le nom d’Armand Léon, ordre alphabétique oblige, sera le premier gravé sur le monument aux Morts de Limay, immédiatement suivi par celui de son frère Louis, Léger Marcel. (À découvrir dans le tome 1 de "Les Poilus de Limay")
08 octobre 1915 Robert Bessin et les hommes du 119ᵉ régiment d'infanterie sont dirigés, en automobiles, vers Gouy-en-Tournois, pour un repos bien mérité. Ils ont lancé attaque sur attaque pendant trois jours de suite et tenu la position conquise durant neuf jours... Le drapeau du régiment sera décoré de la Croix de guerre...
06 octobre 1914 Emile Prunet, notaire et maire de Limay dans les Yvelines, lieutenant au 3ᵉ bataillon, 12ᵉ Cie du 73ᵉ régiment d'infanterie territoriale, débarque à Dunkerque. Dans la soirée, les hommes sont mis en état d'alerte... Cette fois, plus aucun doute n’est possible, le 73ᵉ territorial vient d’entrer en campagne… et, même si les hommes du 73ᵉ ne peuvent pas l’imaginer, ils vont connaître l’enfer… La canonnade semble ininterrompue, les hommes ne savent même plus où ils se trouvent, ils sont incapables de donner la date du jour…
05 octobre 1918 Ferdinand Spatuzzi Il est né en Italie en 1875, naturalisé français le 23 septembre 1910 et appelé au 163ᵉ régiment d'infanterie le 12 décembre 1914. Mort pour la France ! en service commandé à Limay, dans les Yvelines.
29 septembre 1914
le sergent Paul Prunet est à la tête de sa demi section du 22ᵉ régiment d'infanterie territoriale.
À 11 h 45, ils partent à l'assaut.
À 15 h, le
vacarme devient assourdissant… les shrapnells viennent exploser au-dessus des hommes
du 22ᵉ en projetant en pluie violente, dans toutes les directions,
les centaines de balles qu’ils contiennent… Le sergent Prunet est touché…
26 septembre 1918 (Extrait)
Le
26 septembre 1918, on n’entend plus rien tant le vrombissement des moteurs des
avions domine… Ils sont là-haut nos prestigieux aviateurs, aux commandes de
leur Spad VII ou de leur Nieuport 17 […] Ne sont-ils pas magnifiques nos intrépides pilotes ? Tentons de suivre des
yeux le lieutenant Boby de La Chapelle, c’est du vif-argent qui coule dans ses
veines […]
Mais, que se
passe-t-il ? Le lieutenant Boby de La Chapelle serait-il devenu la cible
du chasseur allemand ? On a vu les éclairs meurtriers lancés par la
mitrailleuse ennemie venir ricocher sur le fuselage de l’avion qui semble avoir
tangué…