lundi 25 juillet 2022

Extrait de la visite guidée de Limay

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Laissons les Célestins sur leur hauteur et rallions-nous au panache blanc qui flotte au-dessus de la bataille, humons cette bonne odeur de poule au pot et souvenons-nous que labourage et pâturage sont les deux mamelles de la France… et oui, nous y sommes… Henri IV et son ministre Sully qui est un voisin puisqu’il est né ici à la toute fin de l’année 1559, à Rosny, sans doute même dans le château de Beuron qui se trouve à deux ou trois kilomètres de celui de Rosny qui ne semble pas avoir été en très bon état à cette époque ; c’est un calviniste convaincu et un grand familier de celui qui oscillera, en fonction des besoins du royaume, du protestantisme au catholicisme et qui, légende oblige, deviendra au fil des siècles notre « Bon roi ».

Regardons maintenant l’extrait de plan, dit napoléonien, ci-contre, il n’est donc pas de l’époque de Sully,
mais ce n’est pas grave, c’est juste pour situer précisément le lieu où nous nous trouvons à Limay pour aborder cette partie de son histoire. Nous nous trouvons donc à l’intersection de la rue des Capucins en haut de la carte et de la rue de la Truanderie dont une partie, à droite de la croix, était appelée rue de la Presche en référence aux protestants qui avaient installé leur lieu de réunions dans une grande maison située à cet endroit. Certains historiens avancent que Calvin en personne serait venu dans la région pour convertir les habitants, il aurait séjourné chez les seigneurs d’Hazeville, ce serait à Enfer, hameau de Wy qui n’était pas encore Joli-Village situé à une vingtaine de kilomètres de Limay, que Calvin aurait écrit une partie de « l’institution chrétienne » publiée à Bâle en Suisse en 1536… Quoiqu’il en soit, il semblerait que les premières assemblées se soient tenues à Limay dès 1560 sans doute de manière plutôt clandestine… date qui correspond tout de même plus ou moins à l’édit d’Amboise signé en 1563 entre le catholique duc de Montmorency, maréchal de France, et Louis de Condé, chef des protestants ; une grande liberté de conscience est octroyée aux protestants ainsi qu’une certaine liberté de culte limitée et très encadrée, notamment, les réunions ne doivent se tenir que dans le faubourg d’une seule ville par bailliage qui accueillera tous ceux du ressort qui le souhaiteront, pour la région, ce sera Limay. Cet édit sera suivi de beaucoup d’autres apportant des nuances, plus ou moins favorables aux protestants, jusqu’à celui de Nemours, signé en 1585, qui proscrit la liberté de conscience et donc, par la même occasion, celle du culte. C’est à Mante, en 1591, que cet édit dit de Nemours sera annulé.

En 1594, catholique depuis son abjuration du 25 juillet 1593 en la basilique de Saint-Denis Henri IV assiste, à Mante, à une réunion de députés calvinistes à qui il aurait déclaré que sa conversion n’avait rien changé à l’affection qu’il leur portait. En 1598, le fameux édit de Nantes est signé… tout va donc bien pour les quelques familles protestantes de Limay et des environs… jusqu’à ce qu’un certain Ravaillac ait l’idée - à moins qu’on ne la lui ait soufflée - de planter une dague dans le cœur tolérant d’Henri IV en ce 14 mai 1610… 
 
A suivre 
Catherine Livet

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