C'était le 22 juin 2019, sous le beau ciel bleu de l'été tout neuf, nous nous sommes rassemblés au "Vieux Pont de Limay", petite ville sur la rive droite de la Seine dans les Yvelines.
Photo de Louis de Faucigny |
Devant la grille du jardin de la maison dite "maison du passeur", nous nous sommes préparés à partager quelques agréables moments d'une promenade découvertes bon enfant.
"Maison du passeur" est le nom du dernier bâtiment qui reste accroché, témoin de l'animation d'hier, sur ce pont que l'on dit avoir été immortalisé par Corot dont l’œuvre très prolifique comporte plusieurs représentations de notre Vieux Pont, témoignant de l'évolution du style de l'artiste.
La plus célèbre de ses huiles sur toiles restera sans doute pour une grande majorité le tableau d'une hauteur de 0,38 sur une longueur de 0,55 m, réalisé entre 1868 et 1870 conservé au Musée du Louvre... œuvre majeure peut-être... de maturité surement... Jean-Baptiste Camille Corot s'éteint en 1875 à plus de 78 ans.
Notre bon Vieux Pont, qui nous est si familier et que souvent nous ne savons plus apprécier, est connu du monde entier, toujours grâce à notre si estimé peintre, et se laisse contempler sous différents aspects par des admirateurs, connaisseurs ou simplement curieux. La transmission orale, au sein d'une entreprise limayenne qui existait déjà à l'endroit où elle se trouve encore de nos jours, rapporte que l'ancêtre de l'actuel exploitant aurait prêté l'une de ses barques au talentueux artiste alors qu'il venait peindre notre vieux pont... cette jolie histoire est étayée par une sympathique photographie sur laquelle figure le peintre et son aimable batelier d'un moment.
Voici un autre tableau de Corot représentant notre pont, il fait partie de la magnifique collection du musée d'Ordrupgaard de Copenhague au Danemark, c'est encore une huile sur toile, de 0,38 sur 0,46 m, Corot l'aurait réalisée entre 1850 et 1854.
Mais le talent de notre peintre national et le charme de notre Vieux Pont de Limay (de Mantes) ne connaît décidément pas de frontières et nous retrouvons une nouvelle interprétation de notre monument historique préféré... à La Havane à Cuba où le Museo nacional de Bellas Artes abrite, au sein de la collection Escuela Francesa, une huile sur toile de 0,39 sur 0,465 m signée aux environs de l'année 1855 par Corot et appelée "El viejo puente de Mantes"
Et Corot n'a pas été le seul artiste à avoir succombé au charme de notre bras de Seine et, à notre portée, de l'autre côté du fleuve, le petit musée de l'Hôtel Dieu à Mantes la Jolie, la voisine rivale historique de ce qui était le village de Limay, garde jalousement une huile sur toile de 1,50 x 2 m titrée "Les Lavandières" peinte en 1906 par Albert Dagnaux qui s'est éteint en 1933 à Mantes après y avoir vécu une vingtaine d'année.
Il y a tant et tant d'autres artistes qui se sont essayés à croquer ce pont décidément inspirant, installant leur chevalet en pleine nature ou préférant rester à l'abri de leur atelier pour copier l’œuvre du maître, avec toutefois plus ou moins de talent, qu'il faudrait en parler pendant des heures entières... et, s'il n'y avait que les peintres... les photographes ont été aussi envoutés par la beauté de ces vieilles pierres qui préservent le souvenir des siècles passés...
Ici, une photographie de Henri Deneux conservée à la médiathèque de l'architecture et du patrimoine.
Mais il ne faut pas perdre de vue que notre vieux pont n'a pas attendu que Jean-Baptiste Camille Corot vienne promener son talent sur nos rives de Seine pour avoir sa propre existence.
1 commentaire:
Très bel article !
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